mardi 8 mai 2012

Journal du bord du 23 et 24 aout : voyage mouvementé

Une journée à Kibber et Kaza
Aujourd'hui on peut enfin faire la grasse matinée. Mais on a pris l'habitude de se lever tôt, et à 6h du matin, on est déjà debout... Il n'y a pas grand chose au programme du jour.

Visite du monastère de  Kibber, perché sur sa montagne:


Qui nous offre la vue sur la vallée du Spiti:
 

Le reste de la journée se passe à Kaza, sur le marché local.

Une journée de voyage sur les routes les plus dangereuses du monde
Départ à 7h en mini-bus pour Manali, toujours accompagnés de notre guide, notre cuisto et son aide de camp.
La route commence large et bien en plaine, mais à chaque nouvelle rivière qui vient se jeter dans la vallée du Spiti, elle se rapproche dangereusement de l'apic du bord de la falaise. Et plus on monte, plus le précipice est impressionnant.
Notre route s’élève vers l'un des plus haut col routier du monde, à 4550m d'altitude

Arrivés en haut du col Kunzum La quelques heures plus tard, une drôle de cérémonie nous attends: tous les camions et véhicules qui arrivent ici font un tour du temple qui culmine ici.
Tous les chauffeurs  descendent de leur camion pour faire une prière et se porter chance pour le reste de la route.
 



C'est à partir de là que les ennuis commencent...
Jusque là, la route était une piste de montagne, certe impressionnante, mais qui semblait plus ou moins civilisée.
A partir de ce point, tout change.

La piste, d'abord, n'est plus vraiment une piste, mais une grande zone de travaux où il faut croiser des véhicules de travaux sur une piste large pour 1 seul véhicule, et avec la falaise de l'autre coté

Dans cette région, la route n'est jamais terminée, elle est constamment en travaux et s'écroule à chaque nouvelle forte pluie, ainsi qu'à la fonte des neiges tous les ans.

De toute façon, quand ça n'est pas les travaux, la piste est plutôt le domaine des troupeaux qui descendent de la montagne (mais pas à cheval)

A peine le temps d'observer le paysage

Qu'une portion de route écroulée nous rappelle qu'ici, c'est bien la nature qui fait la loi

 Et le tableau ne serait pas complet sans:
Des croisements improbables entre camions TATA Une crevaison sur notre mini-bus pendant un dépassement un peu musclé du chauffeur (je ne vous ai pas parlé des dépassements ?)

Bref, on pensait avoir tout vu en arrivant au 2ème col.
En fait, on n'avait rien vu...
Le passage de l'autre coté du col nous fait entrer dans une soupe de poix impénétrable.
La route est toujours en travaux, les ouvriers cassent les rochers au marteau et au burin sur les bords de la route

Question croisements, on est passé directement niveau 3: maintenant en plus du précipice sur le coté, on a la boue qui fait patiner les roues, et le brouillard qui ne dévoile les camions venant d'en face qu'au dernier moment.
ca passe, ca passe, ca passe...
c'est passé (non non, le camion n'est pas tombé)
Et ça n'est pas qu'un petit croisement de temps en temps: on ne fait plus que ça maintenant.

Bref, la descente dans la vallée est épique. A chaque croisement, chaque chauffeur se met le plus possible sur son coté, et celui qui y croit le plus commence à passer... En général, il n'y a pas de place pour passer en un coup, il faut que les 2 chauffeurs manœuvrent en même temps pour que chacun puisse finalement continuer de son coté.
Le tout dans des ornières de boue de 20cm de profondeur.

Enfin, après quelques heures de voyage interminables, on commence à voir le bout. La vallée devient verte, on commence à voir de grand arbres, des fougères. Cela contraste profondément avec ce que l'ona  eu pendant les 15 derniers jours.

Encore quelques temps comme ça, et nous voilà finalement arrivés à Manali.